CENTRE DE TRAITEMENT ET DE READAPTATION D’ORBE
CONCOURS 2022 – non retenu
MAITRE D’OUVRAGE
Etablissements Hospitaliers du Nord Vaudois (eHnv)
Disposé au Sud du centre historique de la commune d’Orbe, le nouveau centre de traitement et de réadaptation s’insère dans la poche de Gruvatiez ceinturée par la ligne de chemin de fer Travys. L’emplacement s’articule au carrefour de 3 secteurs : le long de la rivière de l’Orbe avec les anciennes minoteries, adossé à la colline du Champ Bornu avec des villas pavillonnaires et proche du nouveau quartier d’habitation Gruvatiez-En-Lavegny.
Implanté dans la pente, le bâtiment est délimité par 3 axes structurants : la diagonale de St-Eloi, le chemin des Ars et la nouvelle desserte locale.
La volumétrie du projet est obtenue par le découpage du programme à l’échelle de son environnement et orientée selon les dégagements visuels. L’implantation au centre de la zone garantit un corridor visuel sur la vieille ville et ses abords depuis sur les parties supérieures et inférieures du site. Les décrochements volumétriques successifs en façades favorisent l’intégration et les dégagements visuels.
Les façades sont dimensionnées dans les proportions des immeubles voisins.
L’organisation en gradins des terrasses accessibles correspond à une traduction fonctionnelle des besoins des unités mais également à une gradation volumétrique qui accompagne le projet dans la pente. Entretenant un dialogue avec le grand paysage par son emprise, le CTR s’adresse aux éléments structurants de la ville comme les silos de la Minoterie Rod, l’ancienne fabrique Nestlé et l’Eglise Notre-Dame d’Orbe.
Le programme est organisé sur 6 niveaux dont 1 niveau de sous-sol complet, un niveau de sous-sol partiel et 4 niveaux hors sol. Le raccord à la pente s’amorce sur le rez supérieur (+451.00) destiné à l’entrée des visiteurs et des patients et s’achève au rez-inférieur (+447.00) pour l’entrée des collaborateurs, des activités de la logistique, des techniques et du quai de livraison (+445.80).
La distribution et la hiérarchisation des flux sur la parcelle permettent d’activer et de qualifier toutes les façades du projet grâce à leurs orientations et à des niveaux d’implantations distincts.
Informations détaillées
Le projet est accessible par la nouvelle desserte Sud pour le trafic motorisé. Après l’étude attentive des différents scénarios de mobilité, le choix a été de concentrer tous les flux mécaniques sur la desserte pour supprimer la présence des véhicules sur la diagonale de St-Eloi. Cette disposition permet d’attribuer toutes les qualités à la nouvelle promenade pour la mobilité douce. Cet aménagement améliore la sécurité de la route des Granges-St-Martin avec la suppression d’une intersection routière sur une voie à fort trafic.
La desserte est équipée d’une circulation à double sens jusqu’à l’approche de la dépose-minute. Successivement la logistique, l’ambulance, le parking pour les véhicules de tourisme puis la dépose-minute sont desservis par la desserte locale. Afin de minimiser son impact visuel et construit, la rampe d’accès au parking est intégrée au bâtiment.
La desserte, dont la vitesse est abaissée à 30 km/h, se raccorde sur le chemin des Ars à l’intersection de la nouvelle halte ferroviaire St-Eloi afin de rejoindre la route en direction d’Arnex-sur-Orbe en sens unique. Les aménagements du CTR sont prolongés en direction de la gare afin de former une plateforme multimodale.
Depuis le pont Moulinet et l’arrêt de bus de la ligne 693, les urbigènes peuvent rejoindre à pied le CTR en traversant les anciens moulins. La conservation du tracé du chemin des Ars, classé à l’inventaire des voies de communication historiques de la Suisse, entretient le rapport au site en maintenant les déplacements à pied et à vélo à l’intérieur de la parcelle dans l’axe Nord-Sud. Situés sur la partie supérieure du terrain depuis le chemin des Ars, la maison existante et son jardin sont conservés et transformés. Le bâtiment hospitalier prend place dans la partie inférieure du terrain sur l’ancien verger en pente douce.
Les nouveaux habitants du quartier de Gruvatiez-En-Lavegny sont accueillis depuis l’entrée Est du site en raccordement à la route d’Orny.
En empruntant la promenade St-Eloi, ils bénéficient d’un parcours paysager de qualité qui les conduit au centre de la ville. Véritable corridor végétal, cet axe affirme une percée visuelle en direction de la médiane piétonne du quartier du Gruvatiez. Enfin l’accès à la nouvelle halte ferroviaire s’emprunte depuis le cheminement piéton Sud disposé en pied de façade le long de la desserte.
Les fonctions communes sont rassemblées sur le rez-supérieur du bâtiment. L’accueil, le restaurant des patients, le salon de coiffure et les zones d’attentes sont regroupés pour former un niveau de référence dans lequel l’échange et les rencontres entre les familles et les patients sont favorisés. Un parvis d’entrée orienté sur la façade Sud prolonge la relation de ces espaces avec l’extérieur. La position du hall d’entrée assure une liaison courte entre les unités et les jardins. Son articulation sépare les flux ambulatoires (zone nord) du reste des flux hospitaliers.
Deux grands atriums alimentent en lumière naturelle le centre du bâtiment et participent à la générosité spatiale intérieure. Cet apport est nécessaire à l’orientation des patients dans leurs déplacements, au fonctionnement des locaux ainsi qu’au confort climatique des espaces communs.
Les soins palliatifs sont disposés sur ce même niveau en raccordement de plain-pied avec le plateau technique. Bénéficiant de terrasses privatives, les 12 chambres sont avec un prolongement direct sur l’extérieur. Afin d’atteindre une échelle domestique, l’unité est divisée en 3 clusters. Ainsi les groupes de chambres rayonnent autour de l’atrium depuis lequel on accède aux espaces partagés de l’unité (salle polyvalente, salon et ateliers).
Le service ambulatoire complète la composition du plan du rez supérieur et se prolonge sur le rez inférieur. Disposé sur la face Nord, il bénéficie d’accès directs aux aménagements extérieurs pour les activités de rééducation et de réadaptation.
Le solde du rez inférieur est destiné aux fonctionnements internes et à la logistique du bâtiment. L’entrée des collaborateurs rassemble les fonctions du restaurant et des vestiaires du personnel. La plateforme de livraison, équipée d’un quai de déchargement, les cuisines, les locaux techniques, la morgue et l’ambulance complètent le dispositif. L’entrée au parking souterrain s’effectue depuis la desserte Sud depuis ce niveau. Organisé sur deux étages, le parking supérieur (19 places) est privilégié pour le stationnement de courte durée pour les visiteurs. Le parking inférieur est destiné aux collaborateurs avec une capacité de 116 places. Une partie du local sera compartimenté pour être aménagé en abri PC.
Les niveaux supérieurs du bâtiment rassemblent les 3 unités de réadaptations qui fonctionnent par étage. La typologie du plan, sous la forme du moulin à vent, offre des orientations multiples et permet une distribution centrifuge des chambres regroupées en 6 clusters. Les salons et autres lieux de vie communautaires des unités sont disposés en extrémité dans les angles en prolongement des zones de circulation et s’ouvrent sur une loggia parfois augmentée d’une terrasse.
Différentes variantes de cheminements sont possibles dans l’étage par les patients selon les contraintes sanitaires ou organisationnelles. Les unités de soins sont isolées en 2 parties pour conserver une autonomie de fonctionnement selon les divisions des schémas de fonctionnement de l’étage. Les verticalités maintiennent la séparation des unités de soins ainsi que la différenciation des flux entre patients et personnel jusqu’au rez inférieur.
Le projet paysager propose un aménagement directement lié aux besoins de l’hôpital, de la déambulation, du recueillement ou encore de la réadaptation, et s’inscrit également à l’échelle de la ville d’Orbe. La route de Saint-Eloi est transformée en un axe de mobilité douce drainant les piétons et les cyclistes de la vieille ville vers les quartiers d’habitations situés au Sud-Est.
Cet axe de circulations douces, muni d’équipements tels que des bancs et des parkings à vélos, constitue également une zone calme propice au développement de jardins thérapeutiques. Il est entouré de prairies fleuries, de baies nourricières ainsi que de nouvelles plantations d’arbres fruitiers.
Des niches écologiques ainsi qu’une noue de récupération des eaux de surfaces accompagnent la promenade jusqu’au point bas du site : interface de rencontre avec le quartier adjacent. On y trouve des bassins de rétention à ciel ouvert entourés d’un bosquet de zone humide planté d’arbustes et d’arbres indigènes tel que aulnes, cornouillers, saules ou encore peupliers. Ces espaces inondables, réservés à la biodiversité, pourront permettre le stockage et la réutilisation de l’eau non potable pour les usages externes. Les abords seront protégés et signalés par des enrochements également favorables aux espèces pionnières.
La partie ouest du site et la bâtisse sont préservées. Une nouvelle circulation piétonne s’articule autour des arbres majeurs existants et offre ainsi l’accès possible pour tous les usagers de l’hôpital. Un entretien différencié permet de définir des zones intensives et extensives tant en termes d’entretien qu’en termes d’activités. Ainsi les jardins autour de l’annexe sont activés par une série de poches à thèmes tels que des jardins potagers, des stations extérieures de réhabilitations ainsi qu’une terrasse et des bancs de long du cheminement.
L’entrée de l’hôpital est placée sur l’axe historique du chemin des Ars, qui est conservé et permet un drainage du piéton nord-sud, reliant ainsi la future halte de St Eloi avec la vieille ville. Cet axe prend la forme d’une grande place pavée linéaire faisant communiquer les deux volumes bâtis de l’hôpital. Elle est équipée d’un couvert abritant la majorité des vélos sur le site ainsi que de la terrasse du restaurant de l’hôpital. Son altitude intermédiaire sur le site permet une récupération des eaux de pluie de la partie ouest et alimente la noue accompagnant l’axe de mobilité douce.
Une circulation secondaire offre aux plus aventureux un tracé sous forme de piste finlandaise (revêtement de copeaux de bois) reliant les différents jardins et stations d’exercices sur l’ensemble du site. Ce dispositif complète les cheminements en faveur de la lutte contre la sédentarité.
Aux étages du bâtiment, des jardins sur toitures sont aménagés de façon à offrir aux patients occupant les chambres des espaces extérieurs en lien avec le paysage environnant. Le choix des plantes est guidé par les contraintes particulières de jardins sur toiture : soleil ou ombre direct, vent et sécheresse. On y trouve des mélanges à faible consommation hydrique comme des plantes vivaces à fleurs avec des graminées ainsi que des arbustes indigènes comme des bouleaux, des amélanchiers ou encore des sorbiers.
La toiture du bâtiment participe au concept paysager avec l’intégration de refuges pour la diversité faunistique et la flore sous forme d’aménagement de zones semi-humides composées d’éléments différenciateurs (nichoirs, tôles à orvets, hôtel à insectes) en partage avec la toiture solaire. La fonction de rétention est intégrée au dispositif à l’aide d’une couche végétalisée extensive dont l’apport de substrat est issu du décapage de la terre végétale du site et contribue à l’amélioration du rendement photovoltaïque (rafraichissement).