HAUTE ECOLE DE PEDAGOGIE HEP-VALAIS A SAINT-MAURICE

Le concept paysager propose une posture claire quant aux caractères des espaces extérieurs, aménageant un véritable parc qui se déploie de la nouvelle HEP jusqu’à la gare. Ce concept offre une place importante au vivant et un confort pour la vie estudiantine. Dans ce nouveau contexte, le projet porte une attention particulière aux seuils et transitions avec la gare, les logements et l’espace-rue pacifié, il articule avec soin l’ensemble des espaces de vie nécessaires au bon fonctionnement de la HEP. L’aménagement paysager est ainsi conçu en rupture avec les aménagements existants, souvent morcelés, bitumés et peu arborés. Au contraire, le projet propose des espaces définis et affectés (rassemblement, loisirs, animations, rencontres, circulation, etc.).

Le site est densément planté par des groupements d’arbres majeurs d’essences variées initiant une nouvelle dynamique et une multiplicité des ambiances et des couleurs. Cette arborisation de haute-futaie dessine un « paysage de fraîcheur » rendant les aménagements résiliant aux changements climatiques, tout en garantissant une perméabilité visuelle. Les 2 arbres existants sur la parcelle sont conservés. Des fosses de Stockholm sont aménagées sous les surfaces en gravier pour offrir un milieu propice à la croissance des arbres. À leurs pieds se retrouvent des équipements de petites dimensions de type fontaines, tables, bancs, ping-pong, étriers pour cycle, terrains de pétanque, etc. Ils profitent ainsi d’un ombrage naturel. Le concept d’entretien favorise un traitement extensif avec un semis de prairie maigre assurant une grande diversité écologique, une grande résilience au regard des enjeux climatiques et une qualité paysagère renforcée, garant d’un cadre de vie agréable.

La prise en compte des îlots de fraîcheur constitue un volet environnemental important, notamment pour un projet dédié aux étudiants en période de canicule. Le projet propose plusieurs actions dans les espaces ouverts, à travers la perméabilité des sols, par l’aménagement d’un gravier compacté ensemencé, support d’usages de rassemblement, et de dalle béton issue de réemploie support de mobilité. Les surfaces vertes extensives sont aménagées sur de légers modelés de terrains et sont accompagnées de creux, de gros cailloux et d’équipements pour la biodiversité. Les surfaces en pleine terre sont maximisées et plantées avec un indice de canopée > 30%. La gestion des eaux de surfaces se fait à travers de grandes fosses impluvium, qui forme un système souterrain de récolte d’eau de pluie, située sous des arbres, et composé de matériaux poreux et de biochar. Les eaux de surfaces sont ainsi captées et acheminées au travers d’une large rigole qui délimite la mobilité des surfaces en gravier vers les fosses impluviums.

Les terrasses accessibles du bâtiment sont munis de bacs plantés qui permettent d’offrir une surface ombragée naturelle et rafraichissante en été tandis qu’en hiver la chute du feuillage caduque laisse entrer la lumière.

La structure porteuse du bâtiment est formée d’un niveau enterré et de 6 niveaux hors sol. Les étages hors terre sont composés d’une structure mixte en bois et en acier sans composantes en béton armé. Le béton est utilisé à son stricte minimum, à savoir comme élément de fondation et de soutènement. La partie porteuse des planchers est constituée d’un solivage en bois supportant des éléments panneautés multicouches de résineux. Des couches de sable, d’isolation, de chape et de finitions permettent de satisfaire les exigences phoniques et vibratoires du plancher. Les planchers reposent sur des sommiers et poteaux sans éléments de voiles.

La stabilité de l’entier de l’ouvrage est assurée par des cadres bidirectionnels en acier permettant de résister face aux actions de vent mais aussi à un séisme majeur. Les cadres recueillent les efforts horizontaux des planchers en bois agissant en membrane rigide et travaillent de manière ductile afin de dissiper au maximum l’énergie induite. Ils sont encastrés en pied au béton afin de limiter les déplacements et d’augmenter la rigidité de l’ouvrage. En outre de leur fonction de stabilisateur, les différents cadres métalliques sont reliés par une poutre Vierendeel multi-étages permettant de créer un espace libre pour l’auditoire du rez-de-chaussée d’une portée de 32 m tout en se confondant dans le plan des niveaux supérieurs.

La structure porteuse du bâtiment est avec une trame de 360 cm. Elle garantit une flexibilité dans son occupation du fait qu’aucun voile ou poutre oblique n’entravent les locaux.

Elle permet d’organiser des salles de classe complètement ouvertes sur les espaces de circulation. Les différents décrochements de façade dans les étages supérieures sont repris par un dédoublement des solives et poteaux en périphérie avec une trame de 180 cm. Au regard de la qualité des sols en place et de la descente de charge, l’ouvrage est fondé sur de simples fondations superficielles.

Le système structurel du bâtiment « Marchandises » est préservé. La stabilité de l’ouvrage est mise en conformité en intégrant de nouveaux contreventements en bois dans les doublages intérieurs d’isolation. Le futur bâtiment « HEP » et le bâtiment « Marchandises » sont déliés physiquement afin de ne pas engendrer des efforts horizontaux parasitaires qui pourraient mettre en péril la stabilité de l’ensemble.

L’intervention sur le bâtiment « Cargo » prévoit des transformations intérieures de cloisons non porteuses et la création d’une nouvelle gaine d’ascenseur. Le nouveau noyau en béton est utilisé afin de mettre en conformité la résistance parasismique de l’ouvrage.