STEP DE VIDY A LAUSANNE

La station de traitement des eaux se trouve au centre d’un territoire biologique supérieur à conserver. L’implantation du nouveau bâtiment en retrait des limites constructives permet de maintenir et d’intensifier la frange arborée et arbustive le long de la route de Vidy.

Les pieds des bâtiments existants et nouveaux sont bordés d’un frontage de surfaces maigres et rudérales le long de l’axe de mobilité douce principale. Un stationnement à vélos et des assises complètent le dispositif. Le parking disposé au nord est intégré dans une surface de prairie, de bosquets et d’arbres isolés.

Les cheminements piétons, vélos et les places de stationnement sont traités avec des graviers compactés. Les allées des parkings visiteurs et collaborateurs sont revêtues d’un enrobé qualitatif teinté afin de les délimiter des surfaces réservées aux flux logistiques. Les surfaces extérieures minérales disposées aux abords du bâtiment comme les parvis d’entrées et la terrasse sont appareillées avec des dalles de béton de réemploi à joints creux. À l’ouest, une mosaïque de pairies et de milieux humides assure la continuité forestière avec la zone nord.

Des aménagements à haute valeur ajoutée (prairies mésophiles, niches écologiques, enrochements naturels, bois mort) pourront abriter un grand nombre d’espèces animales et végétales en relation avec la réserve ornithologique du Bourget. La toiture végétalisée, du socle comportant un masque solaire permanent, est rendue à la faune et à la flore avec un substrat terre-pierre issue du décapage des terres végétales du site ainsi que des petits aménagements comme une mare, un hôtel à insectes et des gîtes à oiseaux.

Les toitures servant d’ouvrages de rétention seront munies de limiteurs de débit. Les trop-pleins en toiture alimenteront les prairies humides et les fossés drainants afin d’actionner les biotopes humides en pleine terre et favoriser l’infiltration dans les couches naturelles.

Les visiteurs et le personnel franchissent le parvis d’entrée et empruntent le sas depuis le bâtiment existant. Le public est accueilli dans le grand hall entouré des 12colonnes qui soutiennent le bloc tandis que le personnel poursuit sa déambulation le long du patio pour atteindre l’espace réservé aux services de l’eau.

La salle du tableau synoptique est rétablie afin de conférer à cet espace son identité, sa valeur représentative et sa fonction d’accueil pour les visites des groupes (scolaires et habitants). La réhabilitation du bâtiment existant est facilitée par le maintien du programme public et selon le cloisonnement existant.

Le raccordement au bâtiment existant est obtenu à l’aide d’un prolongement et d’un élargissement de la circulation horizontale Sud au rez-de-chaussée. Pour y parvenir, les garages sont démolis. Cette organisation consolide le concept des vues introverties autour du patio arboré comme unique élément de la composition spatiale donnant sur l’extérieur. Le patio offre une pause visuelle intéressante dans la déambulation quotidienne des collaborateurs compte tenu de la longueur importante de l’allée intérieure du bâtiment (75 m). Il est aussi le point de référence et d’articulation du plan en délimitant les flux selon les catégories d’usage.

À l’autre extrémité du corridor, dans le nouveau bâtiment, se trouvent un atrium et un escalier hélicoïdal qui guident naturellement les collaborateurs vers les nouveaux espaces de vie et de travail. Une sortie en façade ouest complète le dispositif et permet un accès de plain-pied aux aménagements extérieurs pour les collaborateurs. À mi-parcours de la distribution du rez-de-chaussée, l’accès nord existant est conservé et élargie afin d’emmener les opérateurs vers les installations du périmètre sécurisé. Il permet également de raccorder le programme des vestiaires réparti dans le corps central de part et d’autre du grand corridor.

La façade sud n’est pas munie d’accès afin de préserver la frange arborée existante. Un dégagement sur le restaurant offre au personnel une généreuse terrasse ombragée.

Les vestiaires sont disposés au rez-de-chaussée pour faciliter la mobilité avec les installations d’exploitation tout en participant à la vie intérieure du service depuis l’allée centrale. Le grand corridor s’apparente à la colonne vertébrale du projet. Son élargissement dans la partie nouvelle apporte des fonctions sociales complémentaires (galerie au droit des vestiaires, espaces de travail informels sur l’atrium) jusqu’à l’entrée du restaurant.

Le réfectoire rassemble un vaste assortiment de sous-espaces qualifié par un choix de mobilier identitaire et reconfigurable pour les activités quotidiennes et exceptionnelles, seul ou à plusieurs. Une grande terrasse orientée sur les façades sud et ouest du restaurant invite les collaborateurs à profiter des agréments extérieurs ombragés.

Les surfaces de travail sont réparties en 3 quartiers distribués verticalement sur les niveaux supérieurs. Le grand atrium apporte la lumière naturelle au centre de plateau. Il établit une relation visuelle entre les étages  favorable à l’échange des collaborateurs entre quartiers. La création d’un escalier hélicoïdal en complément de la voie de fuite verticale améliore la porosité des quartiers.

Les contours de l’atrium sont investis par des espaces de travail informels et les fonctions de rangements et de sociabilité (coffee corner, reprographie, casiers, vestiaires, armoires de rangements et archives courantes) formant une couronne intérieure forte. Elle permet la distribution, sur son contour, des bureaux de différents formats et selon plusieurs configurations. Les espaces de travail les plus généreux sont privilégiés dans les angles.